Pitié pour les singes !
Patrick De Bouter • 30 novembre 2022
Il n’en faut pas plus pour qu’un nouveau combat éclate suite à la déclaration d’un parlementaire déclarant que cette variole du singe « c’est surtout une honte pour les singes ». Une autre élue de la République, toujours à l’affut d’une cause à défendre par tweets et médias interposés, sauta sur l’occasion. Procureur(e) auto-désignée, elle jeta l’anathème sur l’impétrant, au nom du respect que l’on doit, non pas aux singes, mais à la communauté gay. L’intéressé eut beau se justifier en expliquant qu’il n’avait pas voulu exprimer un lien entre les singes et une orientation sexuelle, le mal était fait et le mâle refait. L’amalgame accusateur étant acquis, il devait faire des excuses publiques. Peu importe si en excommuniant son adversaire, l’accusatrice se rendait coupable du même péché d’intolérance dont elle l’accusait. Haro sur le baudet !
Les singes, eux, sont les laissés pour compte du débat. Pourtant il n’est guère gratifiant pour eux qu’on leur ait affecté, sans leur demander, la paternité de cette variole. Au début, quelques représentants de ligues de défense des animaux avaient bien déploré que le singe soit ainsi stigmatisé dans une dénomination médicale, mais personne ne s’en était offusqué.
Quelques mois plus tôt, c’étaient les chauves-souris puis les pangolins qui étaient mis en cause. Certes on ne parlait pas du COVID du pangolin, mais l’animal était bel et bien tenu pour responsable de la pandémie, ce qui dissuadait quiconque, découvrant la bestiole et lui trouvant de l’attrait, à en faire venir de Chine pour agrémenter son jardin.
Depuis longtemps le crabe aussi subit une usurpation d’identité. Comme si l’évocation seule du cancer n’était pas suffisante pour susciter la frayeur, et qu’il fallait y associer ce malheureux crustacé.
Pourquoi une telle façon d’impliquer les animaux dans nos maladies, et même de les offenser dans certaines de nos expressions ? Pourtant, tous les ânes qui reculent ne sont pas forcément sournois, Qui a vu une vache pleurer comme elle pisse ? Quel entomologiste peut affirmer qu’un pou est laid ? Une poule mouillée est-elle vraiment peureuse ? Une oie est-elle aussi bête qu’on le croie, et aussi naïve si elle est blanche ? Qui a entendu une vipère dire du mal de ses congénères ? Le cafard rapporte-t-il tout ce qu’il entend ? Les oiseaux ont de petites cervelles, mais celles-ci sont suffisantes pour qu’ils agissent de façon souvent plus intelligente que certains humains.
Il est temps d’arrêter de prendre les animaux pour nos boucs émissaires, de cesser de les utiliser pour expliquer nos maux ou nos défauts !
Dans le cas qui nous occupe, on ne dira donc pas « honte pour les singes », mais « pitié pour les singes » !
Ce n’est pas parce que Dupont est le patronyme le plus banal pour personnifier un Français, qu’Antoine Dupont est juste Dupont. Dans « Le dîner de cons », ce n’est pas parce que Leblanc s’appelait Just que c’était juste Leblanc. Or, si Leblanc était bien Just, Antoine Dupont n’est pas juste Dupont. Une médaille d’or au J.O., ça vous classe un homme à un niveau supérieur, c’est « juste » incroyable, magique, énorme, exceptionnel etc. Sauf qu’entre les deux « juste », on est passé du restrictif à l’élogieux. Juste = seulement. Juste = absolument « Juste » joue dans les deux camps, le moins et le plus, et c’est juste déroutant. Antoine Dupont est plus petit que ses co-équipiers ? Peu importe, Antoine Dupont est juste petit mais il est grand.
Dans une pub de 1986 devenue « culte », un papy campagnard courait derrière un train où l’on voyait des convives se régaler des délices Panzani sur un wagon à plateforme. « Reviens Léon ! J’ai les mêmes à la maison » lui criait sa paysanne en essayant de le rattraper. Léon, c’était le prénom du grand-père et même de l’arrière-grand-père, et tout cela sentait sa 3ème République, le fumier et le lait caillé. Ce n’était même pas ringard, c’était touchant de désuétude et évoquait ceux que, vingt ans plus tôt, Jean-Ferrat nommait les vieux, eux qui « s’essuyaient d’un revers de manche machinal les lèvres » et qui vivaient « une année bonne et l’autre non ». Maintenant que les alertes canicules et vigilances de toutes les couleurs définissent les caprices climatiques et que les vieux sont devenus des seniors, voilà que soudain, grâce à Marchand et à ses parents qui n’en avaient rien à foutre des modes, Léon est devenu furieusement tendance. Dans neuf mois, alors que les retombées économiques des J.O. auront été chiffrées, un autre effet collatéral pourra être estimé dans les services pédiatriques de nos hôpitaux et cliniques : le nombre de nouveau-nés qui seront prénommés Léon. En attendant, quittant le bassin olympique, Léon est parti à Ibiza pour faire la fête avec David Guetta. Trop hype ce Léon !
Sur la plus haute marche du podium dans la catégorie des mots les plus employés pendant ces J.O. : « incroyable », déjà chouchou de nos propos quotidiens. Un mot réflexe qui nous évite d’utiliser d’autres adjectifs plus conformes à la nature de nos émotions. Pourtant elle est très longue la liste des mots disponibles, et même « incroyable ». A y regarder de plus près, on s’aperçoit qu’il y a une grande différence entre ce que nous trouvons extraordinaire, immanquable, étonnant, fantastique, prodigieux, saisissant, fabuleux, ahurissant, inouï, énorme, bluffant, « waouh » et « incroyable ». « Incroyable ». Donc on n’y croyait pas ou on ne peut pas le croire, à savoir inattendu, inconcevable, inimaginable, invraisemblable, improbable, surprenant. On avait été pourtant été prévenus : Léon Marchand, Teddy Riner, Antoine Dupont, Florent Manaudou s’étaient préparés comme jamais. Donc qualifier leurs exploits d’ « incroyables » n’est pas raccord avec les efforts qu’ils ont dû fournir pour arriver au plus haut, ni avec la médiatisation qui était faite autour d’eux depuis plusieurs mois. Bref, on y croyait ! « Incroyables » sont plutôt les athlètes auxquels on ne croyait pas, ou dont on ne parlait pas ou peu si l’on n’était pas un adepte de leur discipline, et que l’on découvre avec surprise et fierté. Donc bravo à ces incroyables-là !
Il a dissous ! La France est sens dessus dessous. Il a claqué tous nos sous, De son avenir on ne donne pas un sou, Les autres, pas fiers pour dix sous, Ils se sont entre-absous, Même ceux qui se dessoudaient par en dessous, Et se traitaient comme des paillassous, Ils s’affichent bras dessus bras dessous, Se font des bisous tout leur soûl, Ils en sont saouls. Mais pas chic les dessous, Pleins de vilain pissou. Pas de souci, pas de cisou ! Demain pour ceux du dessus ce serait Picsou, Et au-dessous on casserait la machine à sous, Fini les gros sous ! On compterait plus ses petits sous, Champomy et Tiramisu. Demain, pour Momo et Doudou sans le sou, On jouerait les grippe-sous, Même pas dix sous, Tous inabsous, Coup de grisou ! Le Boussou la Tmessou, A Tizi Ouzou plutôt qu’à Wissous. C’est l’opéra de sans sous. On est au 36ème dissous. 7 juillet 2024
Sur l’appli des journaux régionaux, mais pas seulement, les en-têtes des articles (les chapeaux) sont constamment accompagnés d’expressions inutiles, souvent pontifiantes et parfois même condescendantes. « Enquête », « Décryptage ». Le journaliste serait-il si fier de nous dire comment ça s’appelle de faire son métier et combien il a dû creuser, et même aller au fond du fond tel un Champollion moderne qui aurait « décrypté » la pierre de rosette du jour (le sous-texte d’une chanson d’Aya Nakamura, le petit mot glissé par Slimane sous la porte de Nemo la veille de l’Eurovision) ? « On vous raconte ». Merci ! C’est gentil de nous ramener à l’époque où l’on avait besoin d’histoires pour s’endormir, mais faut-il accorder autant de crédit à l’info « racontée » qu’aux contes de notre enfance. Et si c’était un fake ? « Ce que l’on sait ». Formidable ! Le journaliste va nous dire ce qu’il a appris pour nous en faire profiter, même si en fait (vraiment « en fait ») il ne sait pas grand-chose ou rien du tout. Les chaînes d’info en continu lui ont montré combien il est important de blablater pour combler le vide en attendant justement que quelque chose se passe, sans, bien entendu, « n’exclure aucune hypothèse ». « On vous explique » et même « on vous explique tout » à nous pauvres lecteurs incultes qu’il convient d’éduquer pour nous élever au niveau de la connaissance de celui qui sait. Toi avoir compris ? « Ce qu’il faut savoir » ou « ce qu’il faut retenir » (possible de remplacer « il faut » par « vous devez »). Degré supplémentaire dans l’attitude comminatoire. Le journaliste/maître d’école nous donne des leçons à apprendre. A quand l’interro en direct live ? Enfin, pour la météo : « voilà à quoi s’attendre ». Effectivement, on préfère savoir quel temps il va faire demain plutôt que celui qu’il a fait hier, sauf que la prévision désormais algorithmée laisse parfois à désirer et ne correspond guère à ce à quoi on s’attendait. Info quand tu nous tiens, Y’a plein de trucs qui servent à rien Et tu nous traites comme des moins que rien.
On avait déjà trè s très très, trop, super, hyper, waouh ! voire méga. N’importe quoi pouvait être qualifié d’énorme, d’incroyable, d’exceptionnel. Avec XXL Nous venons de franchir un degré supplémentaire dans l’hyperbole. Jusqu’à maintenant, XXL concernait les fringues pour les costauds, les capotes pour les prétentieux et les panneaux publicitaires pour les mégalos. Depuis peu, XXL sert aussi pour les opérations menées contre les trafiquants de drogue dans les « quartiers difficiles ». L’occasion était trop belle pour ne pas récupérer le terme et, par un phénomène de suivisme lui aussi XXL, le mettre désormais à toutes les sauces. XXL, ce n’est plus seulement la taille ou la dimension, c’est le produit. On est passé de la mensuration à l’ampleur (oui, il y a une nuance, peut-être pas XXL, mais une nuance quand même). Vive l’obésité de nos expressions quotidiennes ! Tant pis si l’arrivée de l’été correspond aux régimes minceur, mais peut-être « Comme j’aime » va-t-il bientôt nous proposer une solution XXL pour perdre du poids. Tout est possible dans cette époque d’hypertrophie à tous les étiages, même les plus contradictoires. Et après XXL ? Qu’y aura-t-il pour aller encore plus vite, plus haut, plus fort – et hop, la référence inévitable pré-J.O. -, bref plus XXL ? Pas de panique ! Il existe une taille XXXL, qui peut être prononcée 3XL pour faire plus court et qui sonne pas mal du tout. Autre avantage, la suite est ouverte pour du 4 XL puis à 5XL, 6 XL etc. Pas de limite à la surenchère ! Les Romains avaient déjà compris l’intérêt de la com, eux qui avaient créé leurs chiffres avec plein de I, de C, de V et bien sûr de X et de L. En chiffres romains, XXL, ça donnerait 10040, mais à condition de poser une barre sur le premier X, c’est-à-dire de la mettre encore plus haut que nous. Trop forts ces Romains.
Il ne suffit plus d’aimer, ni d’aimer beaucoup, il faut désormais adorer. Peu importe si le verbe adorer est en principe réservé au divin. Son chat, son parfum (qui en a même le nom), la randonnée, la tartiflette ou le gaspacho (selon saison), le/la/les… (à vous de compléter), ou tout simplement « ça », on adore. « Moi je l’adore » déclarait Emmanuel Macron dans son intervention télévisée du 25 septembre 2023 ? De quoi parlait-il ? De Brigitte ? Non ! De la bagnole. Ce en qui en quoi il n’était en rien disruptif, car il faisait simplement écho à ses prédécesseurs, depuis le Général, Ce n’était pas seulement parce que celui-ci avait échappé à l’attentat du petit Clamart grâce à la réaction salutaire de son chauffeur et au blindage de sa DS 19, devenue iconique, De Gaulle n’avait aucun mal à avouer son amour de la voiture. Pour Pompidou, c’était une passion et même plus : « L’automobile est le signe de la libération de l’individu ». Sa présidence fut marquée par le « tout auto » avec la construction de nombreux axes routiers, dont l’autoroute A6 - qu’il inaugura en grande pompe et à toute allure au volant d’une R16 -, le périphérique et… les voies sur berge. La présence au salon de l’auto n’était pas seulement une obligation protocolaire, c’était un moment de plaisir. Les présidents successifs furent aussi les premiers représentants des marques françaises, même si hors représentations officielles, il leur arrivait de faire des écarts, notamment Pompidou au volant de sa Porsche 356. Les temps ont changé et il est certain que ni Anne Hidalgo ni Sandrine Rousseau ne diraient qu’elles adorent la voiture, bien au contraire : priorité aux piétons et trottinettes avec retour des piétions sur les voies sur berges, pour l’une, et condamnation de la masculinité toxique « vroum vroum » pour l’autre. Tant pis pour elles ! 89% des Français ont une opinion positive de la voiture. Leur quotidien est à l’opposé des clips publicitaires nous montrant des voitures rutilantes sur des routes miraculeusement dégagées, synonymes de liberté et de bonheur. Malgré les centaines d’heures perdues dans les bouchons et encombrements, avec crises de nerfs afférentes, la bagnole est toujours une divinité, une divinité ingrate mais on l’adore.
La Cigale, ayant ambiancé Tout l'été, Se trouva fort dépourvue Quand la bise fut défendue. Pas un seul petit bout à claquer De patin, de bisou, ou de baiser. Elle alla faire des mines Chez la Fourmi sa voisine, La priant de lui prêter Son mari pour matcher Jusqu'à la canicule nouvelle. Je vous paierai, lui dit-elle, Avant l'août, foi d'animal, Pour toutes les pelles extraconjugales. La Fourmi n'est pas prêteuse ; C'est là son moindre défaut. Que faisiez-vous au temps chaud ? Dit-elle à cette D.J. youtubeuse. Nuit et jour à tout venant Je performais, ne vous déplaise. Vous performiez ? j'en suis fort aise : Et bien ! Mixez maintenant.
Au siècle dernier, qu’il était doux d’évoquer les baisers volés ? Charles Trenet les associait aux rêves mouvants pour demander ce qu’il en restait, et François Truffaut leur faisait l’honneur d’une des sagas d’Antoine Doinel. Le baiser volé était porteur d’aventures amoureuses espérées. Mais était-il consenti ? Là est désormais la question à notre siècle où la contractualisation d’un rapport intime est devenue la norme. Le baiser volé du président de la fédération espagnole de football à une joueuse de l’équipe espagnole de l’équipe féminine championne du Mondial féminin ne relevait pas de la poésie mais de l’agression. Tout euphorique et furtif qu’il fut, c’était un baiser forcé. Haro sur le baiseur ! On assiste souvent au baiser donné par le capitaine de l’équipe victorieuse de rugby à XV au bouclier de Brennus, à celui donné par le vainqueur du simple messieurs des Internationaux de France de Tennis à la Coupe des Mousquetaires. Mais ce sont des objets, et pas de plainte enregistrée. Pour les effusions entre personnes, il suffit de suivre un match de foot pour voir avec quelle énergie les joueurs se jettent dans les bras des uns des autres avec force frotti-frotta après chaque but marqué. Là non plus, pas de scandale, même pas de la part des ultras pourtant habitués aux insultes envers les hommes s’adonnant en privé aux mêmes pratiques. Le fautif espagnol aurait-il eu le même geste si le destinataire de son baisé volé avait été un homme ? Sans doute pas, et c’est cette différence de traitement qui justifie la procédure disciplinaire lancée à son encontre. Depuis « me too », on ne peut plus fermer les yeux. Mais alors, quel avenir pour le baiser volé ? On ne peut pas voler impunément si c’est inapproprié. Mais dans ce qu’on appelait naguère « le flirt » puis « la drague », le baiser volé a-t-il encore sa place ? Faut-il chercher lequel des deux partenaires a été l’instigateur du vol ? S’agissait-il d’un vrai baiser, d’un simple bisou d’approche ou d’un roulage de pelle ? Combien de temps ? Avec quelle intensité ? Et quelle a été la suite, à court, moyen ou long terme ? Plusieurs années plus tard une action en justice ne risque-t-elle pas d’être intentée pour faire reconnaître que ce baiser volé était en fait un baiser non consenti, donc forcé ? Moralité : Gare à la spontanéité !
Alerte canicule, alerte orages, alerte sécheresse, alerte vents violents, alerte inondations, alerte vagues submersives, alerte incendie, alerte pollution ozone, alerte particules fines… sans oublier les petites dernières : l’alerte pandémie, et plus anecdotique, l’alerte écowatt. Ne pas négliger non plus l’alerte info pour annoncer l’alerte. Nous sommes en alerte permanente. Si par mesure de précaution, principe de la pétoche institutionnalisée par la Constitution, nous décidions de ne pas mettre le nez dehors, il faut compter avec les alertes eau impropre à la consommation (« Brossez-vous les dents à la Cristalline ! »), les alertes accident Seveso ou rejets nucléaires (« Calfeutrez vos fenêtres ! »), les alertes séisme(« Plaquez-vous contre les murs de la salle de bains ! ») et, plus perverses encore, les alertes envoyées par notre anti-virus sur notre ordi, et aussi les fausses alertes aux dits virus. Nous voilà donc appelés à une vigilance tous azimuts, avec code couleurs pour indiquer l’intensité de la trouille à ressentir. Orange, rouge, noir, comme pour Bison futé qui représente l’alerte autoroutière par excellence, histoire de ne pas perdre la main pendant les vacances et de nous prévenir combien on va en chier dans les bouchons. Ça sert à quoi que le Bison alerte ? Il fallait partir dans le vert ! On serre les fesses mais tout ça c’est pour notre bien, et explique pourquoi existent les lanceurs d’alerte, ces intrépides qui risquent tout pour prévenir de dangers publics imminents, souvent teintés de scandales financiers colossaux, et qui se retrouvent soit privés de liberté soit héros de films sur Netflix. Un contre tous, ça marche à tous les coups. Nous autres, pauvres petits humains assaillis par toutes ces menaces, que pouvons-nous faire pour éviter le pire tant annoncé ? Voudrions-nous ignorer toutes ces alertes qu’un jour par mois les sirènes municipales font renaître quelque part dans notre cerveau reptilien le tocsin qui épouvantait nos ancêtres. Nous avons bien l’impression que notre société est devenue une société de rescapés du quotidien, en attendant l’alerte fin du monde qui, déjà, s’immisce mine de rien sur nos écrans.